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 Tout cela commence à déplaire à la Mama qui vient me voir de temps en temps. Je lui manque beaucoup, elle est jalouse de sa frangine qui est entrain de lui piquer l’amour et la tendresse de son Gamin, elle veut me récupérer et obtient l’autorisation de son patron pour me kidnapper.

  

C’est ainsi que nous débarquons Maman et Moi à Hammam-Bouajard et nous dirigeons vers notre prochaine demeure. Une grande salle : Café-Hôtel-Restaurant. Au premier étage, une toute petite chambre, avec un seul lit, ce qui me laisse présager que la Mama et Moi, on ne fera pas chambre à part. La Mama, elle fait les chambres le matin, la cuisine le midi et le soir, la vaisselle après manger, Il lui reste donc très peu de temps pour se reposer et s’occuper de son Marmot.

 

Le Bar-Hôtel-Restaurant est tenu par deux frères, mariés avec trois ou quatre enfants chacun, des mômes beaucoup plus âgés que moi, entre dix et seize ans, et moi trois et demi. L’un deux a une voiture, une traction avant de cinq ou six-troènes, il va de temps en temps promener sa famille, il leur ai même arrivé quelques fois de m’emmener avec eux. Tu parles d’une aubaine… Une traction avant décapotable, avec un coffre qui s’ouvre pour laisser des places assises à deux ou trois mômes. En ce temps là, c’était un Cygne extérieur de richesse. On n’en voyait pas beaucoup des voitures… Les rues étaient principalement réservées aux charrettes.         

 

Tu me vois, moi, âgé d’à peine quatre ans, me promener en traction avant, entre deux Nanas vautrées à mes côtés. Il m’est même arrivé, lors de ces périples, le soir, dans des hôtels, partager le même plumard. Çà sert à quoi la Lutte des Classes ?...

 

A quatre ans, je rentre dans la grande école réservée aux tout petits. Là je suis entouré de petits Copains : des Italiens, des Siciliens, des Napolitains, des Maltais, des Corses, des Juifs, des Espagnols, des Majorquins, des Arabes, des Kabyles, des Alsaciens, des Lorrains etc… Il ne manque que les Anglais qui n’ont pas encore débarqué, des petits Suisses qui sont toujours en retard, des Nordistes qui n’aiment pas la chaleur, des Allemands Ya ! Des Russes qui sont sous le régime commune-mixte, les Belges qui jouent les Mannequins-pissent, les chinois qui sont menés à la baguette… Il y avait bien des Français, mais, très peu. Nous n’avions pas les mêmes valeurs paraît-il.

 

 

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