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 Le Douanier, le Magasinier et moi, on se précipite en courant dans la voiture.  Je démarre en vitesse, en me dirigeant vers le bout du môle. Il n’y a pas d’autres solutions. La sortie est envahie et bouclé, par les Algériens. On n’a que deux solutions, ou l’on trouve un refuge, ou l’on se jette à l’eau. Au bout du quai, il y a un cargo de la compagnie Le Borgne. On se précipite sur la passerelle et l’on se réfugie à bord. Du pont du cargo, on regarde ce qui ce passe au dessous.

Depuis le 19 Mars 1962, l’armée Française a baissé les armes et ne tire que sur les Pieds-Noirs qui n’accepte pas  ‘’La Valise ou le cercueil’’ ni l’abandon de tout ce qu’ils ont fait depuis 130 ans. Les Terroristes ont récupéré toutes les armes, le matériel, et les équipements militaires. Ce n’est pas la fin des hostilités… c’est la défaite, la débâcle, la capitulation. Et ils osent encore honorer leur 19 Mars. Et pendant ce temps là, les Algériens s’approprient tout ce qu’ils trouvent, ils saccage tout, les dépôts, les commerces etc…

Deux heures après, les C.R.S et des militaires arrivent en voitures blindées et nous escortent vers la sortie du quai. Tout le long du parcours, il y a des centaines d’Algériens qui bordent de prés le parcours en nous insultant. Et puis !... Ouf !... On s’en sort !...

Evidemment, le moral est au plus bas. Qu’est-ce qu’on va devenir ?... au boulot, mon Patron, consul de Grèce et Jo sont optimiste. Çà va passer, çà va s’arranger. Tonton ! Pourquoi tu crois à la poupée qui tousse ?...

El Madahoui, lui a été libéré, il ouvre de nouveau son agence de commissionnaire en douane. On approche du référendum. Toutes les commandes on été annulées. Par contre, il faut dédouaner, vite fait, toutes les commandes qui sont arrivées.

Les déménagements vont bon train, beaucoup de menuisiers se sont convertis dans la fabrication des caisses pour déménager. En ce qui me concerne, un de nos clients m’offre trois caisses d’emballage de machines que je viens de lui dédouaner, et, dont il ne sait que faire… des caisses d’environ trois mètres cubes chacune. J’en donne une à Jo et une à Jean Pierre, mes collègues de travail. Dans la mienne, j’essaie d’y faire rentrer le maximum, en définitif,  ma première télévision que je viens d’acheter et que je n’ai pas encore fini de payer, un peu de linge, des papiers et photos de famille et quelques souvenirs auxquels on y tient, et, on expédie ces caisses à Caen.

 

 

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