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 Le 30 juin, l’Algérie est encore Française, mais la France n’est plus là depuis longtemps. Le bateau largue les amarres et se dirige lentement vers la sortie du port. Debout sur le pont, on regarde, avec tristesse, Alger la Blanche, le berceau de notre enfance qui s’éloigne  doucement, doucement. Tout ce que nos parents et grands-parents on donné pour réaliser tout çà, et qu’on nous oblige à abandonner.

Une trentaine d’heures plus tard, on arrive à Marseille où le cargo accoste, on descend sur le quai, et là, en regagnant la ville à pied, on constate l’horreur. La pourriture est de ce monde, il nous suffisait de traverser la Méditerranée, pour le constater. On voit, là sur le quai, un tas de caisses en provenance d’Alger, des caisses contenant les quelques rares affaires que les Pieds-Noirs ont réussit à sauver. Et, sur ces caisses, les noms et indices permettant d’identifier les propriétaires et destinataires, on été rendues illisibles, par une flaque de peinture noire.

C’est écœurant ! Indigne d’un peuple à qui l’on a tout donné, d’un pays que l’on nous a appris à aimer, depuis notre plus tendre enfance. Pourquoi cette haine ? Qu’est-ce qu’on vous a fait ?...

Ne m’appelait plus jamais ‘’France’’… La France, elle, m’a laissé tomber !

On va chercher nos caisses à Caen où l’on retrouve un inspecteur des douanes d’Alger qui s’occupe de nous. Sur les conseils de notre patron et de Jo, on décide de retourner à Alger pour faire un d’argent, pour nous aider à nous installer en France.

C’est ainsi que l’on se retrouve le 30 Juillet à Alger, à travailler plus que d’habitude, pour essayer de gagner quatre ronds. Je retrouve mon copain Lulu, et ses parents, qui ont une villa au bord de mer. On est invité le Dimanche à déjeuner chez eux. Lulu et moi on se rend au marché de Bab-el-Oued acheter quelques crevettes, pour aller à la pêche l’après midi.

 

 

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