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 Chacun en profitait pour nous imposer ses coutumes, en nous faisant bénéficier de son dialecte. Vas-t’y retrouver après avoir tout entendu, tout mélangé, entre autres : L’Argot, le Musette, le Cagayous, l’Alsacien, le Castillano, le Valenciano, le Maltais, l’Italiano, le Napolitano qui se parle avec les mains, le Kabyle,  l’Arabe avec leurs gros mots du genre Nadine (péripatéticienne)

C’est ainsi que j’apprends à lire, surtout les bandes dessinées que je pique en douce et temporairement, aux mômes des hôteliers.

A l’école, le Maître n’arrête pas de nous parler de ses ancêtres, les Gaulois qui fréquentaient les Romains (ou les Roumains, je ne sais plus) avec leur Jule, un César qui parait-il aurait osé franchir la frontière, pour venir à Nice saisir son César. Cela devait être magnifique.

Le Maitre nous a aussi beaucoup parlé des Huns, mais jamais des Autres.

Et puis, un jour qu’il faisait nuit, la Mama est ravie, sans drogue, elle s’extasie. Elle me mijote comme un plat cuisiné. C’est dans ses habitudes, elle est cuisinière, cordon bleu, paraît-il. Allez les Bleus ! Allez les Bleus !... Elle me prend dans ses bras et me raconte : Papa a trouvé du travail et un appartement, on va pouvoir retourner à Alger. Quelques jours plus tard, nous voilà repartis joyeux pour nos anciennes rives lointaines.

Quelques heures plus tard, on arrive à Alger… Les gens se précipitent pour descendre, comme s’il y avait le feu. La Mama et Moi on reste debout derrière la vitre, en attendant que cela se calme. On scrute le quai. Je regarde tous les hommes qui sont sur le quai attendant quelqu’un. J’essai de deviner qui est mon Papa. Je ne me rappelle plus du tout de lui, je ne sais plus qu’elle tête il a. Je l’ai perdu de vue à l’âge de deux à trois ans. Ce n’est pas facile. Ah ! Le voilà !... La Maman me tire par le bras et se dirige vers lui. Il est très grand, prés de deux mètres, à côté de lui, je fais très beaucoup petit, un Nain. Il me fait la bise pendant que je le dévisage…

 

 

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