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A la
maison, bien que je ne me souvienne de lui que durant les années 37 à 39 et
mi-40 à mi 42, c’est la consternation.
La mouise continue, la guerre et la pénurie aussi. A treize ans je passe mon
certificat et bien que ma mère voudrait que je continu mes études, je trouve du
travail aux ateliers Terrin, spécialisés dans la réparation des navires. C’est
la galère, là on ne travaille pas sur, mais dans le moteur. Sans aucune protection. Il y
a des accidents tous les jours. C’est ainsi que de navires en navires, de
porte-avion en destroyer, de torpilleurs en de contre-torpilleurs de Chasseur
de mines en sous marins, de garde-côtes en cargos, je bosse fort en participant
à la réparation des navires de guerre. Et puis
la France est libérée. Les Français ont gagné une bataille, mais pas la guerre.
Maintenant, ils doivent tout reconstruire, et pour çà, il faut du fric, et du
fric on en manque. Après le Maréchal, on a le droit au plan Marshall. Les
Français commencent à rebâtir, les chantiers des ateliers Terrin de la Ciotat
ouvrent, et, après avoir travaillé jour et nuit, la semaine et le Week-end, on
se retrouve avec de moins en moins de boulot limité à trois jours par semaine. Et un jour, je reçois une convocation pour mon service militaire. Je suis recruté, devinez où ? J’ai sept ans d’expérience dans la réparation navale. Je suis ouvrier qualifié… La logique et le raisonnement des hauts fonctionnaires et officiers très nettement supérieurs m’affecteraient dans la marine, Eh ben Non !... La Marine est réservée aux Marins qui ne savent pas nager. Moi je suis affecté dans l’infanterie… chez les Tire-ailleurs, mais pas sur moi. Ça commence bien. Après l’école, il me faut faire mes classes à Zéralda. Un trou dégueulasse dans la cambrousse, l nuit sous la tente, le jour dans la nature à faire des tas d’exercices, avec des bandes que tu enroules autour des mollets, pour remplacer les guêtres, Une bande, que tu enroule autour du bide, pour contenir le bidon, une chéchia, un chèche ou un turban que tu enroules autour de la tête, pour ressembler à un hindou, et, enfin un froc à la Mozabites, le Saroual ou tu peu entreposer ton pot de chambre, jour et nuit. Lorsque tu as mis tout çà sur ton treillis dégueulasse qu’ils appellent uniforme, tu pèses vingt kilos de plus, tu es raide comme un passe lacet, et malgré çà, ils te font marcher et faire un tas d’exercices, pas morales, mais physiques. Ce n’est pas étonnant que l’armée Française n’est jamais gagné la guerre… |
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