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On a fait, ensuite, un tour pour retrouver la ferme ou un endroit que ma Grand-mère aurait pu  reconnaître. En vain, la mer avait reculé. Le patron de la buvette nous avait dit qu’il y avait, en ce moment, un courant d’eau venant du nord.

 

Mon père lui avait dit la raison de notre venu sur place et avait laissé nos coordonnées.

Nous reçûmes plus tard une lettre de la cousine de ma Grand-mère, Angelita. On apprit que mon oncle Jérôme nous avait devancé. L’année suivante, on est allé les voir.

 

Mais... Revenons à Pura enfant.

 

Elle nous avait dit avoir été jalouse de sa petite sœur Concha.

.

Elle avait du mal à s’approcher de sa Mère. On lui disait toujours : "Ta maman est fatiguée, laisse la se reposer ",

Alors que la cadette était toujours dans les bras de sa mère, elle! De ceux jour elle ne demanda à sa mère de la prendre sur ses genoux.

 

Un jour son père la mit sur le cheval qui appartenait au voisin et lui dit :

- Va chercher le docteur. Vite !  Le voisin lui avait crié :

- Si tu croises une automobile, descend. Mon cheval en a peur.

 

Elle savait que le docteur s’était pour sa mère, mais, Pura n’était jamais monté à cheval.

Bien que n’ayant jamais vu d’auto, il y en avait peu, c’était très rare à cette époque,

elle avait entendu son oncle dire à son père qu’un riche propriétaire du coin, s’était acheté un engin motorisé, qui faisait un bruit d’enfer et sentait très mauvais.

Ils avaient beaucoup rit, car il paraît qu’il fumait et pétait sans arrêt.

Et que, même à pieds, on allait plus vite que cet engin.

 

Ma Grand-mère avait rajouté à son récit : 

- Ils étaient inconscients d’envoyer une enfant, dans ces conditions, sur un cheval qu’elle

  ne connaissait même pas. 

 

A son retour, on ne lui laissa même pas le temps de descendre du cheval, l’envoyant voir sa tante. (Son oncle, le frère de son père, était là.)

En partant elle croisa la sœur de sa mère.

Pura, la mort dans l’âme, arriva chez sa tante qui l’attendait.

Visiblement, elle était au courant de ce qui se passait.

Avec un air compatissant, elle l’accompagna dans la maison.

C’était la première fois que Pura entrait dans la maison de son oncle.

Ils avaient une fille unique, sa cousine, qui était trop gâtée, elle avait de belles robes,

des poupées en porcelaine et une dînette sur un plateau, dans sa chambre.

 

Sa cousine qui ne voyait pas d’un bon œil la venue de Pura, ne lui laissa toucher à rien. Chaque fois que Pura faisait semblant de passer outre, elle criait  : « Maman ! »  

Le temps lui paru très long. Quand son frère aîné vint la chercher, ils rentrèrent en silence à la maison. Sa maman était partie.