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Ma Grand-mère m’a dit avoir cinq ans à l’époque,
d’autres membres de la famille m’ont dit qu’elle en avait huit. J’ai souvent
remarqué que les dates et les âges que Mémé me donnait, ne correspondaient pas.
J’en ai conclu que, ne fêtant jamais son anniversaire, elle ne savait plus très
bien qu’elle âge elle avait... Ni à qu’elle âge elle était née. Pura se mit à vouloir faire le travail de sa Maman,
à faire le ménage, faire la lessive, à s’occuper de Concha, comme une grande. Son père disait à tout le monde : - Regardez comme mon linge est propre et la
maison bien tenue. C’est Pura
qui à tout rangé. C’est une vraie petite femme. Pura avait des remords, elle se souvenait d’avoir
été jalouse de sa sœur. Elle se disait que le bon Dieu la punissait. Sa mère lui avait dit que, si on était méchant, il
nous punissait. Çà la rendait malheureuse, elle ne mangeait plus.
Son père était inquiet. Il y avait un marchand ambulant qui passait tous les
jours. N’ayant pas trop d’argent, il avait trouvé un
compromis avec la tante... Pour ne pas que Concha soit jalouse, Il l’envoyait dire
quelque chose à sa tante. Mais Pura ne voulait pas le manger, ‘Je le garde
pour Concha’ disait-elle à son père. Son père insistait pour qu’au moins elle le partage
en deux, avec sa sœur. La maison était triste. Pura ne courait plus
partout. Sa petite sœur jouait en silence dans un coin. Son
père ne parlait plus beaucoup. Un matin, il parti au marché avec un voisin, en leur
faisant les recommandations d’usages :
Soyez sages et si vous avez un problème, allez voir la tante. A son retour, il faisait très chaud, il trouva les
enfants assis sous un arbre. - Je vois que vous avez été sage. J’ai une
surprise pour vous. Il sortit un paquet de sa poche, il le tâta en
fonçant les sourcils... - Ah ! mais qu’est-ce que c’est ?...
Il déplia le papier, il ne contenait plus rien. - J’ai acheté trois friandises, ce matin, sur le
marché. Comment
ont-elles fait pour disparaître ? Je les avais
pourtant bien enveloppées. Je me suis fait avoir. Le marchand
m’a dit que c’était nouveau, il appelait çà : des ’’Glaces’’. Son fils s’était mit à rire : -
Et tu les a mis dans la poche ?... D’un signe de tête, son père
acquiesça. -
C’est de l’eau parfumée, qu’ils font geler, il faut les manger de suite. çà n’a pas disparu !... çà fond la glace !... Devant
le visage étonné de leur père, les enfants éclatèrent de rire.
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