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D’habitude, c’était toujours les grandes qui étaient
chargées de porter la statuette sur les routes. Pour ne pas risquer de la faire
basculer, elles devaient avoir toutes la même taille. Mais, ce jour-là, la Mère
supérieure avait décrété que se serait Pura et Angélita qui, par punition, porteraient la Vierge. Pour Angélita, cela ne posait pas de problème, mais,
Pura était très petite et trop chétive. Les Sœurs durent se résigner. Pura suivrait donc le
cortège en portant la bourriche d’eau. Les filles désignées prirent place et soulevèrent le
brancard. Bien qu’ayant une tête de moins que ses camarades du même âge. Pura se rendit compte que malgré çà, elle faisait,
maintenant, partie des grandes. Elle essayait de compter, dans sa tête, combien de
processions elle avait fait. Sa petite taille et le manque de repaire dans le
temps, avait fait passer plus vite, ses années chez les Sœurs. Les habitants du coin les avaient rejoints. Le cortège pris la route, suivit par les jeunes
filles et les Sœurs désignées. Puis suivirent les autres enfants, ainsi que les
villageois. Ils s’arrêtèrent quelques kilomètres plus loin et se
dirent au revoir. Les villageois firent demi-tour et rentrèrent chez
eux. Les filles qui restaient à l’école et les Sœurs
reprirent le chemin du pensionnat. Elles marchèrent, encore, pendant des heures, elles
traversèrent un village, les habitants les attendaient. Les Sœurs ramassèrent
les dons et tout le monde prit une collation. Pura distribua l’eau, puis, alla remplir sa
bourriche. Elles rentrèrent dans une petite chapelle et tout le
monde pria. Il faisait presque nuit, les filles furent partagées, en petit
groupe, pour souper et dormir chez les habitants. Pura alla chez des fermiers avec une des Sœurs et
trois autres filles. Les enfants étaient couchés à l’étage, sauf Pura, qui par
manque de place, fut installée sur une paillasse dans la cuisine. Elle entendit la fermière parler avec la Sœur, de
son envie de suivre la procession. Souvent, les habitants des derniers villages
les accompagnaient. Mais, Pura ne se souvenait pas que quelqu’un, d’aussi loin,
ait demandé, au départ, de les suivre. Intriguée, elle écouta la conversation. La fermière
qui les logeait avait eu un fils. Un jour ou il jouait à cache-cache, il grimpa
là-haut, puis, sur l’appui de la fenêtre, et se glissa derrière le volet de sa
chambre. Son cousin qui était parti à sa recherche, poussa le volet brusquement
et l’enfant était tombé de là-haut. Il en mourut. - Je n’arrive pas à me le pardonner. Je l’avais vu
le faire, un jour. Je l’avais grondé. Si je
l’avais corrigé ou dit à son père, il n’aurait peut-être plus recommencé. Je voudrais
vous accompagner... Je demanderai à la Vierge de me pardonner. - Je suis sure que vous êtes déjà pardonnée, lui dit
la Sœur, mais si vous
voulez nous accompagner, vous serez la bienvenue. |
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