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013

 

Sa première tentative d’adoption ayant été un échec, et, avec en plus, les différentes punitions non méritées, elle avait perdu tout espoir d’être adoptée. Pura mis donc tous ses espoirs sur son frère cadet. Il lui avait écrit et donné des nouvelles de sa sœur Concha.

Elle savait où le trouver. Mais, si elle savait lire et relire cette lettre, elle ne pouvait lui répondre. Elle ne savait pas, ou avait beaucoup de mal à écrire. Elle devait donc le faire par l’intermédiaire des Sœurs, ou, d’une autre gamine.

 

Les Sœurs mettraient ce qu’elles voudraient sur la lettre, elle n’avait donc pas confiance en elles. Elle tournait et retournait dans sa tête, tout ce qu’elle voulait dire à son frère. Elle avait envie de demander à sa grande cousine, de lui écrire pour elle, mais, celle-ci ne lui avait plus adressé la parole, depuis l’incident de la bobine.

 

Tous les ans, les élèves et les Sœurs partaient en procession, et faisaient des kilomètres, avec une statuette de la vierge, afin de demander de la pluie pour de grandes récoltes.

Le petit groupe désigné par la Mère supérieure devait partir sur les routes, de chapelle en église, pour prier Dieu.

 

Les Sœurs en profitaient pour collecter des dons auprès des villageois.

Elles demandaient aux filles de mettre leurs vêtements plus usés, afin d’inspirer plus de pitié. Pour Pura, cela ne changeait rien. Il n’y avait aucune différence avec ses vêtements habituels. Pour le cortège, les Sœurs prenaient, les orphelines et les pensionnaires les plus pauvres, ou encore celles qui avaient été punies.

 

La Mère supérieure vint leur annoncer la date du prochain départ de la procession et les noms de celles qui partiraient, Pura et Angélita avaient été, comme toujours choisies pour cette expédition. Elles avaient laissé échapper un soupire, en regardant et en levant les yeux au ciel, ce qui n’avait pas échappé aux prétendues bonnes Sœurs.

 

Afin d’avoir, à l’avenir, une attitude plus humble et plus reconnaissante, elles furent condamnées, à jeûner, et à dormir dans la cave. Cela permit aux deux filles de mieux se connaître et de se parler de leurs misères.

 

Pura demanda à Angelita si elle pouvait l’aider à écrire cette lettre, et, elles mirent au point, toutes les deux, un plan, afin que, profitant de leurs voyages, elles puissent envoyait la lettre. Pura racontait donc, dans cette lettre, le calvaire qu’elle subissait et les sévices qu’elle endurait. Elle demandait à son frère de venir la chercher au plus vite.

 

Le jour du départ de la procession, Pura avait mit dans une poche la lettre pour son frère, et, dans l’autre poche, des gâteaux que lui avait donné, discrètement, dans un mouchoir, la Sœur Fermina.

 

Elles attendaient la fin de la messe. Après elles devaient faire une prière au bon Dieu, pour qu’il protège le cortège. La statuette de la Vierge fût ensuite descendue de son socle puis installer sur un brancard.