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Je vais
finir par te ramener chez les Sœurs, puisque tu n’aimes pas mes repas. Elle lui apprenait à faire le feu ou à raccommoder
les chaussettes... Si Pura ne comprenait pas bien, Manuela répétait
toujours : - Tu m’écoutes à la fin ! Si tu ne veux pas le
faire bien, je n’ai pas besoin de toi. Tu repartiras chez les Sœurs. Ma Grand-mère m’a dit qu’elle avait compris, plus
tard, qu’elle n’aurait jamais mis ses menaces à exécution. Elle voulait simplement qu’elle fasse les choses
bien. Elle voulait qu’elle se serve, sans se gêner. Qu’elle se conduise comme sa fille, comme si elle
était chez elle. Mais Pura craignait, qu’elle aussi allait la ramener
chez les Sœurs. Pourtant, jamais, elle ne retournerait là bas. Il ne
fallait donc pas qu’elle s’attache. Dans sa tête, elle réfléchissait, comment
pourrait-elle rejoindre son frère. Il y avait bien une voie ferrée prés de la ferme. En suivant les rails, elle arriverait bien à une
gare. Mais, il lui fallait de l’argent pour le voyage. Elle avait vu Manuela prendre des sous dans une
boite, sur la cheminée. Un matin, elle pris deux pièces dans la boite et un
petit pain et partit de la ferme. A pied, elle suivait les rails, quand elle croisa
une voisine. - Où vas tu ?... - Je vais à la gare, prendre le train, pour
retrouver mon frère et ma sœur. - Pour prendre le train, il faut de l’argent ! - J’ai prit deux pièces à Manuela. Je demanderai à
mon frère de les lui rembourser. Pura avait réussi. Elle arriva enfin devant la ferme
de ses parents. Elle avait faim. Elle grimpa sur un des figuiers de
son père et se mit à manger des figues. - Descends de là ! Petite voleuse !... lui
cria son Oncle. - Cet arbre est à nous ! dit elle à son Oncle
qu’elle venait de reconnaître. - Plus maintenant, ton frère me doit de l’argent. Toi aussi tu me dois les figues que tu Viens de
manger La suite est un peu vague. Ma Grand-mère ne m’a
parlé de cela que lorsqu’elle était malade. Elle avait la maladie de Parkinson
et d’Elsheimer, elle faisait des crises de démences aiguës. Les jours où elle
était en crise, elle nous en racontait des choses. Elle nous a même avoué avoir jeté notre petit lapin
dans l’Oise, parce qu’il la mordait souvent. Elle l’avait abandonné la première
fois dans la forêt. Il était revenu. Alors, elle l’a jeté du haut du pont dans
l’Oise, pensant qu’il allait nager jusqu'à la rive, et, qu’il ne pourrait pas
retrouver la route pour revenir. Malheureusement, il avait coulé à pic. |
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