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J’essaye de mettre un peu d’argent de côté pour vous prendre avec moi.

J’en ai parlé à notre Oncle, mais, il ne veut rien entendre.

Il dit qu’il n’a pas d’argent pour nourrir des bouches inutiles.

On m’a proposé un travail, mieux payé, mais, pour cela, je dois trouver une famille d’accueil pour Concha.

Je ne peux pas rester ici, l’oncle est trop dur.

Je t’écrirais pour te donner de nos nouvelles.

Soit patiente. Ton frère qui t’aime.

 

Tous les espoirs de Pura venaient de s’écrouler.

Personne n’arrivait à la consoler. Elle restait sur un banc, sans parler à personne.

Avant elle ne mangeait pas beaucoup, maintenant, elle refusait d’aller au réfectoire.

Les Sœurs n’insistaient même plus, elles la laissaient faire.

 

Manuela, la fermière, était passée un jour.

La Mère supérieure lui avait fait visiter le pensionnat.

Pura, assise sur un banc, l’avait vu passer. Leurs regards s’étaient croisés.

Ensuite, la Mère supérieure et Manuela étaient venues s’asseoir sur le banc, prés d’elle.

- Pura ! Tu te souviens de madame Manuela ?

  Elle dit ’’Oui’’ d’un signe de tête.         

- Bonjour, Pura. Comment vas-tu ? lui demanda Manuela.

- Veux-tu venir quelques jours chez nous ?

  La maison est grande, et je suis souvent seule, 

  Si tu le veux, l’on pourrait se tenir compagnie toutes les deux.

Pura ne disait rien, mais, dans sa tête c’était la panique.

Si elle disait oui, elle perdrait tout espoir de retrouver son frère.

Pourtant, cette femme avait l’air si gentil. Peut-être qu’elle l’adopterait...

Si c’était pour quelques jours seulement, elle serait de nouveau malheureuse, quand on la ramènerait ici. Si on revenait la chercher, qui voudrait d’elle ?

C’était peut-être sa dernière chance.

Et si Manuela la ramenait, elle aussi, chez les Sœurs ?

De toute façon, personne ne voulait d’elle. Autant rester là.

Là au moins, elle ne serait pas déçue.

Si, comme elle en avait fait le projet, elle s’enfuyait, ce serait plus facile de le faire à la ferme. Mais, il ne fallait surtout pas qu’elle s’attache à cette femme.

 

Quand elle sortie de ses pensées, elle s’aperçut qu’elle était seule.

Elle se leva et se rendit a la cuisine. Elle voulait en parler à la Sœur Fermina.

Dans la cuisine, il n’y avait plus personne. Ce n’était pas normal.

Dans la cheminée, le feu était presque éteint. Elle alla voir dans la chambre de la Sœur. Elle frappa, attendant une invitation à entrer. Mais rien...

Elle ouvrit la porte, et là, sur le sol, elle vit la Sœur Fermina étendue. Elle se précipita en criant :Ma Sœur ! Ma Sœur ! puis courut en trombe, vers la salle de classe.

- Tu es devenue folle ?... Pura ! En voilà des manières...

- Ma Sœur !... La Sœur Fermina ! Vite !...